Parle-moi de la Lune

Vous l'attendiez avec impatience ? Voici la suite. Certes, ce morceau-là ne fait pas la même taille que le premier : le découpage se fait aussi en fonction du sens (je ne vais quand même pas couper en plein milieu d'une réplique).
Je ne serai pas là durant la semaine prochaine alors forcément, il n'y aura rien de nouveau d'ici quelques jours. Bonne lecture !

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Une main s’était posée sur mon épaule, me faisant sursauter. Elle appartenait à mon lieutenant, un homme délicat dont la sensualité du ton bourru n’égalait que le raffinement de son humour salace. En d’autres termes, un soldat vétéran.
- Je repensais à la bataille, lieutenant.
Il sourit, puis m’asséna une grande claque dans le dos qui me projeta presque à terre.
- Si tu te morfonds à chaque fois, tu vas pas faire le long feu, tu sais ! Dans le fond, t’es un sensible …
L’envie me prit de répliquer, mais je ravalai mes mots. Le lieutenant avait beau être sympa avec les sous-fifres, un bleu dans mon genre ne pouvait certainement pas se permettre de lui manquer de respect. J’étais déjà de corvée de vaisselle, pas la peine de rajouter les patates.
- Le grand chef veut te voir. A ta place, je me dépêcherais, tu sais à quel point il n’aime pas qu’on le fasse attendre.
- Bien compris, j’y vais de suite, Lieutenant.
En marchant, je sentai le regard du lieutenant dans mon dos. Je n’avais pas fait vingt pas qu’il me lançait :
- Hé, l’Erudit !
Je pilai net et me retournai.
- Fais attention à toi.
Sans comprendre ce que cet avertissement pouvait signifier, je me contentai de répondre par un hochement de tête, mais il était déjà reparti.